Tout
avait si bien commencé. Roger Rabbit s’était vu confier la mission de surveiller
Bébé en l’absence de Maman, une mission des plus simples en somme. Mais Bébé
voulait un cookie. L’ami Roger s’embarquait illico presto dans des cabrioles
cartoonesques pour sauver Bébé des périls de la cuisine moderne jusqu’à ce
qu’un réfrigérateur lui tombe dessus et que des gentils oiseaux gazouillent
autour de sa caboche. C’est alors qu’au milieu de ce paisible dessin animé
surgissait un homme, de chair et d’os, vociférant des directives à l’encontre
du lapin incapable de produire les bons effets d’étourdissement après avoir
reçu le frigo sur la tête. L’animation rencontrait le monde « live ».
L’âme croisait le corps, le virtuel se liait au réel.
Au début de Qui veut la peau de Roger
Rabbit ?, le lapin traverse une crise sentimentale, craignant que sa femme (la
plantureuse Jessica) ne le trompe. Incapable de se concentrer, le personnage
star est à la dérive. Ce n’est d’ailleurs pas la seule crise qui rôde dans le
film. Le monde d’Hollywood, où cohabitent humains et Looney Toons, risque d’éclater;
l’entente ne paraît plus si évidente, d’autant qu'un juge aux allures
de Gestapo ayant trouvé une potion capable de détruire les personnages animés (la
Trempette) menace de répandre son autorité sur le système. Le monde dans lequel opère
Eddie Valiant, le détective privé, se présente donc comme
donc troublé. Valiant est lui-même en crise, après avoir perdu son frère tué
par un Looney Toons, et ne s’en remet pas vraiment, noyant sa rancœur dans
l’alcool. A travers l’enquête policière, Zemeckis s’efforce de résoudre ces
diverses crises pour retrouver l’harmonie propre au monde des dessins
animés, comme en témoigne le final musical. Il est intéressant de remarquer que,
même hors du récit, le film surgit dans une période de crise. Dans les années
1980, l’animation traditionnelle ne fait plus autant recette que par le passé
(c’est l’époque du désastre de Taram et
le chaudron magique). Le Hollywood des studios se trouve en pleine mutation, tandis que
les technologies de tournage commencent à évoluer. Qui veut la peau de Roger Rabbit ?
marque également un tournant dans la filmographie de Robert Zemeckis : si le réalisateur avait déjà
rencontré le succès avec A la poursuite
du diamant vert et Retour vers le
futur (ainsi que quelques récompenses), Qui
veut la peau de Roger Rabbit ? affirme l’une des principales pistes de
réflexion de son œuvre, avec cette jonction entre l’esprit et le corps, le
virtuel et le réel.
La
carrière de Robert Zemeckis pourrait se diviser en quatre, voire cinq périodes,
dessinant une cohérence indéniable dans son œuvre, à la fois dans les
réflexions sur le temps long qu’il développe, mais également dans les
orientations plus spécifiques qu’il prend pratiquement à chaque décennie. Le
temps du tâtonnement pourrait correspondre à ses trois premiers longs métrages.
Cette période relativement difficile, où convaincre les studios de développer
ses projets n’est pas si évident même avec le soutien de Steven Spielberg,
propose trois comédies à la tonalité variée : une teen comedy sur fond de Beatlemania (I Wanna Hold Your Hand - Crazy Day en VF), une comédie
sociale sur fond d’idéalisme idéologique (Used
Cars - La Grosse Magouille en VF) et une
comédie d’aventure au cœur de l’Amazonie (Romancing
the Stone - A la poursuite du
diamant vert).
Nous
sommes au milieu des années 1980, Zemeckis se lance alors dans sa phase comédie
familiale décalée. C’est l’apogée : la trilogie Retour vers le futur (Back to
the Future) devient vite un objet culte, et aura droit par la suite à une
série animée. Au milieu de ces trois opus, Zemeckis signe donc l’un des films les plus ambitieux de sa carrière, un mélange
d’animation classique et de prises de vue réelle autour du Hollywood des
années 1940 : Qui veut la peau de Roger
Rabbit ? (Who framed Roger
Rabbit ) constitue un pied de nez autant qu’un hommage au cinéma
traditionnel dans une période où Disney peine à retrouver le succès. Le
film récolte de bonnes critiques, cartonne au box-office et reçoit 3 Oscars techniques.
La
troisième partie de sa carrière voit le cinéma de Zemeckis devenir plus adulte.
La comédie y prend des tournures moins évidentes, l’homme signe même un pur
film de frisson (What Lies Beneath = Apparences en VF). C’est l’époque du
loufoque et jouissif La Mort vous va si
bien (She Becomes Death), un an
après La Famille Addams de Barry Sonnenfeld. Bruce Willis, Meryl Streep et Goldie Hawn tentent le ménage à trois
pour l’éternité avec tout ce que cela exige de compromis et de sacrifices. Et puis survient Forrest Gump, le film aux 6 Oscars (dont
ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur). Tom Hanks se repaît de chocolats tout
en traversant un demi-siècle d’histoire américaine. La féérie est toujours de
mise, mais de façon plus désenchantée. S’ensuit Contact
en 1997 où Jodie Foster tente de nouer un lien avec les petits hommes verts. Film
mystique à souhait, Contact connaît un succès
relatif. Zemeckis achève cette période en réalisant de façon quasiment
simultanée Apparences, film de
fantômes intimiste, et Seul au monde
(Cast Away), libre relecture de
Robinson Crusoé où Tom Hanks fait ami-ami avec un ballon nommé Wilson (sans
doute l’une des rares fois au cinéma où la relation entre un objet inanimé et
un acteur se fait si émouvante).
Qu’il
ne trouve plus de scénario qui lui convienne ou qu’il préfère explorer
pleinement les innovations techniques, Robert Zemeckis consacre en tout cas la décennie 2000 à l’animation avec trois films qui connaissent un succès
aléatoire, tant sur le plan critique que public : Le
Pôle Express (The Polar Express), La
Légende de Beowulf (Beowulf) et Le Drôle de Noël de Scrooge (A Christmas Carol). La motion capture est portée à son summum. Ses deux films de Noël, thématiquement proches mais différents dans le
traitement, sonnent comme un retour aux sources de l’enfance, autant que comme un
hommage à un cinéma généreux qu’il affectionne. Entre les deux, l’épopée
héroïco-fantaisiste de Beowulf offre plusieurs séquences d’un réalisme sublime. Cette période particulière confirme une évidence :
Zemeckis aura influencé par son alliance du virtuel et du réel les plus
grands noms de l’Entertainment contemporain, à commencer par James Cameron - qui
doit une fière chandelle au papa de Roger
Rabbit sans qui, d’une certaine manière, Avatar n’aurait pas nécessairement vu le jour - David Fincher ou même
Steven Spielberg (dont le Tintin est entièrement réalisé en motion capture). Il est encore tôt pour clairement identifier ce dont
sera fait la nouvelle phase filmographique du cinéaste, mais Flight (qui sortira le 13 février 2013) propose une surprenante tragédie intime, aussi mortifère qu'hallucinée.
La filmographie
de Zemeckis se présente à la fois comme éclectique dans la forme et parfaitement cohérente dans les thèmes abordés, à commencer par cette cohabitation du corps et de
l’esprit qui occupe le cœur de la plupart de ses films.
La
présence fantomatique se révèle sous trois grandes figures à travers l’œuvre du
cinéaste.
Elle apparaît tout d’abord sous la forme de l’esprit d’un défunt qui rôde, lance et nourrit l’action du film. Used Cars démarre par la mort du propriétaire d’un garage de voitures, Roger Rabbit par la mort d’un producteur et père fondateur de Toonville. A la poursuite du diamant vert a lieu après la disparition (cette fois un kidnapping) de la sœur de l’héroïne. La Mort vous va si bien voit des morts revenir à la vie. L’une des motivations du personnage de Contact est la mort de ses parents. Forrest Gump voit lui son chemin jalonné de décès qui viennent modifier sa trajectoire. Apparences plante sa trame sur la disparition d’une jeune femme. Seul au monde montre la mort de l’équipage d’un avion à l’exception du héros, qui subira également la disparition de son compagnon de fortune (Wilson le ballon qui s’éloigne dans les eaux sans espoir de retour). Même Flight s’amorce par l’accident d’un avion où périssent une partie des passagers. Lorsque ce n’est pas l’esprit d’une personne, c’est souvent l’esprit du passé qui vient hanter et troubler la vie des héros de Zemeckis. Les Retour vers le Futur se construisent sur des erreurs commises dans le passé qu’il convient de corriger (tout comme le fait Forrest Gump de façon symbolique). Le Drôle de Noël de Scrooge voit ressurgir dans l’existence égoïste et désabusée du vieil homme les fantômes de Noël. Ces émanations du passé sont autant de passages dans des entre-mondes plus ou moins merveilleux. Or cette figure du passage revient dans quasiment tous les films du réalisateur, que ce soit les passages temporels dans Retour vers le futur, le passage dans le monde des Looney Toons pour Roger Rabbit, les vols d’avions pour Seul au monde et Flight, les plongées dans les profondeurs aquatiques (ainsi que le pont) dans Apparences, les vortex dans Contact, le train de Pôle Express, les transitions hallucinées de Scrooge pour passer d’un univers à l’autre. A chaque fois, c’est autant un passage vers l’imaginaire qu’une aspiration à l’éternité du monde qui se dessine à travers les œuvres de Zemeckis.
Elle apparaît tout d’abord sous la forme de l’esprit d’un défunt qui rôde, lance et nourrit l’action du film. Used Cars démarre par la mort du propriétaire d’un garage de voitures, Roger Rabbit par la mort d’un producteur et père fondateur de Toonville. A la poursuite du diamant vert a lieu après la disparition (cette fois un kidnapping) de la sœur de l’héroïne. La Mort vous va si bien voit des morts revenir à la vie. L’une des motivations du personnage de Contact est la mort de ses parents. Forrest Gump voit lui son chemin jalonné de décès qui viennent modifier sa trajectoire. Apparences plante sa trame sur la disparition d’une jeune femme. Seul au monde montre la mort de l’équipage d’un avion à l’exception du héros, qui subira également la disparition de son compagnon de fortune (Wilson le ballon qui s’éloigne dans les eaux sans espoir de retour). Même Flight s’amorce par l’accident d’un avion où périssent une partie des passagers. Lorsque ce n’est pas l’esprit d’une personne, c’est souvent l’esprit du passé qui vient hanter et troubler la vie des héros de Zemeckis. Les Retour vers le Futur se construisent sur des erreurs commises dans le passé qu’il convient de corriger (tout comme le fait Forrest Gump de façon symbolique). Le Drôle de Noël de Scrooge voit ressurgir dans l’existence égoïste et désabusée du vieil homme les fantômes de Noël. Ces émanations du passé sont autant de passages dans des entre-mondes plus ou moins merveilleux. Or cette figure du passage revient dans quasiment tous les films du réalisateur, que ce soit les passages temporels dans Retour vers le futur, le passage dans le monde des Looney Toons pour Roger Rabbit, les vols d’avions pour Seul au monde et Flight, les plongées dans les profondeurs aquatiques (ainsi que le pont) dans Apparences, les vortex dans Contact, le train de Pôle Express, les transitions hallucinées de Scrooge pour passer d’un univers à l’autre. A chaque fois, c’est autant un passage vers l’imaginaire qu’une aspiration à l’éternité du monde qui se dessine à travers les œuvres de Zemeckis.
Le
cinéaste consacre justement un film entier à la distinction entre immortalité
et éternité. La Mort vous va si bien rattache
l’esprit au corps jusqu’à la dégénérescence ultime. Alors que le personnage
incarné par Bruce Willis (dans un rôle à contre-emploi) choisit la vie
terrestre pour accéder au salut de son âme, ses deux amantes pourchassent la
jeunesse et se perdent dans un corps à jamais jeune, mais mortifère, qui se
brise sur les marches d’une église en fin de course. Le quête du fantôme n’est
jamais loin et passe enfin par l’être virtuel qui rôde dans chacun des films de
Zemeckis. Le numérique (dans lequel j’englobe pour plus de commodité les effets
spéciaux de ses premiers films qui ne sont pas forcément numériques)
est abordé dans son œuvre à la fois comme un outil discret pour raconter une
histoire (voir par exemple la scène de rajeunissement face au miroir de Meryl
Streep dans La Mort vous va si bien)
et comme un élément participatif du film dont il enrichit le sens. Dans Roger Rabbit, il assume le décalage
technique et joue avec, non pas pour intégrer des personnes animées dans le
monde réel mais pour construire un univers où cohabitent les deux mondes.
Zemeckis éprouve depuis l’origine une vraie fascination pour la technique
lorsque celle-ci aide à la narration. Cette fascination s’est révélée dans les
trois films animés des années 2000 où le cinéaste s’est évertué à construire
une imagerie troublante entre le réel et le virtuel, ouvrant la voie à des
films comme Avatar ou Tintin. Mais c’est également dans
l’irruption du virtuel au sein des films plus traditionnels que se dévoile
cette attraction pour le numérique. Forest
Gump avait été salué pour la façon dont Zemeckis intégrait son héros dans
des images d’archives, rendant d’autant plus crédible sa trajectoire et ses
tentatives de réconcilier l’Amérique avec son histoire récente. Dans Apparences, le numérique vient servir de
façon nuancée les visions fantomatiques. Dans Flight, la technologie permet de réaliser avec intensité une impressionnante séquence de crash d’avion. L’esprit n’est
cependant jamais loin du corps, l’aspiration à un monde idéel n’oubliant jamais
ce qu’il doit au monde réel et concret.
Le
corps est de tous les instants dans le cinéma de Zemeckis. Si son travail
numérique a eu une influence essentielle dans les années 2000, c’est qu’il
pousse à l’extrême le principe de motion capture. Il ne crée un monde numérique
qu’en tirant partie au maximum des êtres de chair. Tom Hanks ou Jim Carrey
donnent leurs traits aux personnages de Scrooge
ou du Pôle Express. Ces deux films,
plus ou moins destiné aux enfants malgré la noirceur de certaines séquences, partent
volontairement du réel pour revenir vers le merveilleux, grossissant certains
traits pour rester dans l’univers du conte. A l’inverse, La Légende de Beowulf, qui part d’un principe semblable, force
davantage la volonté d’incarnation des personnages, l’esprit se faisant chair
d’une façon presque palpable. Même dans Roger
Rabbit, où se côtoient sans vergogne l’animation et les acteurs de chair,
le corps vient s’imbriquer dans l’âme. Les Toons, présupposés immortels, sont
menacés de mort grâce à la « Trempette », cette potion ressemblant à de
l’acide capable de les dissoudre et de les réduire à néant. La « Trempette »
une création du monde réel qui vient renouer le lien entre les Toons et les
humains, car ils deviennent subitement mortels parmi les mortels. Cette
destruction du monde - et la crise qui en découle - se trouve au cœur de Roger Rabbit, le plan machiavélique
consistant autant à éradiquer Toonville qu’à mettre fin au studio Hollywoodien
(et donc à la boîte à rêves). C’est en cela que Roger Rabbit, dans la filmographie de Zemeckis, est sans doute le plus
bel hymne d’amour au Septième Art comme source de féérie et potentiel de
l’impossible enfin réalisé. Zemeckis y embrasse le polar, le récit initiatique,
le conte, la science fiction, le burlesque (dont cette scène géniale où Eddie
Valiant s’efforce de faire littéralement mourir de rire les hyènes du juge). Il
fait en un film ce qu’il avait effleuré dans sa trilogie Retour vers le futur, qui joue de son côté sur quatre époques
d’histoire différentes.
Le
cinéaste aime en effet se promener parmi les époques et bondir d’une période
à l’autre avec aisance (voir les sauts de 7 années qu’il effectue dans La Mort vous va si bien ou dans Le Drôle de Noël de Monsieur Scrooge).
Encore une fois c’est parce que le corps est pris dans le temps, parce que nous
le subissons au jour le jour malgré nos tentatives pour en maîtriser le
déroulé que Zemeckis se passionne pour cette matière dont seule la magie du
cinéma permet d'explorer les ressorts. Dans Contact, il ne s’agit plus de bonds dans le temps, mais
d’élargissement et de rétrécissement temporel. Alors que Jodie Foster passe la
totalité du film à tenter d’entrer en contact avec une forme de vie différente,
la rencontre finale se révèle à la fois fulgurante et intemporelle, comme un
rêve éveillé dont elle seule pourrait faire l’expérience. Si ce n’était la
dizaine d’heures de neige enregistrées sur la caméra, tout pourrait laisser
penser que la malheureuse n’a que fantasmé son voyage au sein du cosmos. Ce ne
serait pas la première fois d’ailleurs que le fantasme prend forme sous l’œil
de Zemeckis. Dans Roger Rabbit, il
prend les traits du fantasme sexuel avec l’irruption sur scène de Jessica,
poupée gonflable crayonnée qui excite pourtant le public. Dans La Légende de Beowulf, elle prend la
forme d’une femme aussi monstrueuse que sensuelle sous la silhouette d’Angelina
Jolie. Le fantasme prenant forme correspondait également à la quête des Beatles
dans I wanna Hold Your hand, son
premier long métrage. Le fantasme tient ainsi un rôle particulier dans la
filmographie de Zemeckis puisqu’il réunit dans un même mouvement l’idée
(l’animus) et le corps (l’expérience du fantasme ne pouvant passer que par le
corps).
Robert Zemeckis a donc su tisser une œuvre riche, diverse et
pourtant terriblement cohérente. Parfois moins candide dans son cinéma que peut
l’être par exemple Steven Spielberg, Zemeckis parvient à arpenter sur son
chemin le fol espoir des contes enfantins et l’angoisse ravageuse du monde
adulte, à les réconcilier pour en tirer des films divertissants et emplis de songes
à méditer. La noirceur de la mort côtoie la joie de vivre du lapin blanc dans Roger Rabbit où rien n’est vraiment ce
qu’il paraît. Le poupard se révèle un fieffé pervers, la séductrice pulpeuse
n’est autre qu’une épouse attentionnée, le juge monstrueux de froideur et de contenance
se transforme en Toon hystérique, le détective aigri en show man de comédie
musicale. Lorsque le rideau tombe et que le cercle de couleur se referme
doucement sur les amis animés, l’un des personnages s’échine à demeurer dans la
lumière, à rester avec le spectateur, comme une part du film qui se
prolongerait dans la mémoire. Robert Zemeckis aura su, en une quinzaine
de longs métrages, laisser le spectateur s’approprier ses mondes pour y trouver un
passage entre le virtuel et le réel, le corps et l’esprit, le prosaïque et le
rêve, synthèse d’un septième art en harmonie.
Emeric
Emeric
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